Prendre corps
Je te narine je te chevelure
Je te narine je te chevelure
je te hanche
tu me hantes
je te poitrine je buste ta poitrine puis te visage
je te corsage
tu m'odeur tu me vertige
tu glisses
je te cuisse je te caresse
je te frissonne tu m'enjambes
tu m'insuportable
je t'amazone
je te gorge je te ventre
je te jupe
je te jarretelle je te bas je te Bach
oui je te Bach pour clavecin sein et flûte
je te tremblante
tu me séduis tu m'absorbes
je te dispute
je te risque je te grimpe
tu me frôles
je te nage
mais toi tu me tourbillonnes
tu m'effleures tu me cernes
tu me chair cuir peau et morsure
tu me slip noir
tu me ballerines rouges
et quand tu ne haut-talon pas mes sens
tu les crocodiles
tu les phoques tu les fascines
tu me couvres
je te découvre je t'invente
parfois tu te livres
tu
me lèvres humides
je
te délivre je te délire
tu
me délires et passionnes
je
t'épaule je te vertèbre je te cheville
je
te cils et pupilles
et
si je n'omoplate pas avant mes
poumons
même
à distance tu m'aisselles
je
te respire
jour
et nuit je te respire
je
te bouche
je
te palais je te dents je te griffe
je
te vulve je te paupières
je
te haleine je t'aine
je
te sang je te cou
je
te mollets je te certitude
je
te joues et te veines
je
te mains
je
te sueur
je
te langue
je
te nuque
je
te navigue
je
t'ombre je te corps et te fantôme
je
te rétine dans mon souffle
tu
t'iris
je
t'écris
tu
me penses
Gherashim Luca