samedi 13 octobre 2012

      Le mois d’Octobre a surgit et m’a pris sans prévenir.
     
      Inconsolable d’un chagrin qui ne dit pas son nom, je regarde les jours décroître à la fenêtre, un peu plus vite toujours.
      Ma ville insolente aura désobéit jusqu’au bout. Il y a quelque chose d’artificiel dans le vert des feuilles, qui s’obstinent à rester accrochées aux arbres des boulevards. A la télévision, les petits soleils remplissent les cartes météo, comme pour conjurer le sort.
 
      Mais dans mon cœur, c’est l’hiver.

samedi 1 septembre 2012

Cas d'incendie sous le pommier originel.


" Quelque chose de dur venait de le heurter au-dessus de l’œil gauche. (…)

Une pomme.

Plutôt un trognon de pomme. La moitié inférieure de la pomme manquait, la moitié supérieure avec la queue gisait en deux morceaux à ses pieds. Lexow s’immobilisa, le souffle court, respirant par saccades. Dans l’arbre, il y eut un bruissement. Il scruta le feuillage épais au-dessus de sa tête mais il faisait trop sombre. Carsten eut pourtant l’impression de voir vaguement luire, là-haut, quelque chose de gros, de blanc. Un autre bruissement se fit entendre et un tremblement convulsif parcourut les branches de l’arbre. Lorsque la jeune fille sauta de l’arbre et se reçut sur le sol avec un bruit sourd, il ne put la reconnaître tant son visage était proche du sien. Le visage se rapprocha encore et embrassa Carsten sur la bouche. Il ferma les yeux, la bouche était chaude et avait un goût de pomme. De boscop. Et d’amande amère. Un goût qu’il ne devait jamais oublier. Avant qu’il eût pu dire quelque chose, la bouche de la jeune fille se posa de nouveau sur la bouche de Carsten qui lui rendit son baiser, et tous deux s’affaissèrent alors dans l’herbe, sous le pommier, et c’est en haletant et avec des gestes maladroits qu’ils se débarrassèrent mutuellement de leurs habits. La nymphe arboricole de Carsten ne portait qu’une chemise de nuit, il ne devait donc pas être trop difficile de l’en délivrer, n’empêche que lorsque deux personnes veulent se déshabiller, se déshabiller l’une l’autre tout en continuant à s’embrasser et sans cesser de se tenir enlacées, alors ce n’est pas si simple, surtout s’il s’agit de personnes n’ayant pas l’habitude de faire ce genre de chose. Mais ils le firent et firent encore bien davantage, et la terre s’embrasa autour d’eux, et le pommier sous lequel ils étaient étendus se mit, bien que l’on fût déjà en juin, à bourgeonner pour la seconde fois."